Une petite cité comtoise de caractère,
classée parmi les plus beaux villages de France.
Le site de Château-Chalon est imprenable, au bord du premier plateau jurassien, à l’entrée de la célèbre reculée de Baume-les-Messieurs, fameuse pour son abbaye et ses grottes. Depuis les belvédères, nombreux au bord de la falaise, le paysage se dévoile : coteaux de vignes et prairies verdoyantes en contrebas, plateau où le calcaire affleure avec ses assemblages de murgers (murets) et de cabordes (abris de berger) en haut.
Château-Chalon, autour d’une abbaye de « dames »
L’ancien enclos abbatial a été l’élément fort de la cité, derrière un porche du 16e siècle, à l’aplomb de la falaise. La demeure de la dernière abbesse, Madame de Stain est visible et des maisons du même type l’entouraient. Près de l’Eglise Saint-Pierre, se tiennent la maison du confesseur avec son colombier, dite maison du Froid Pignon (désormais relais culturel la Maison de la Haute Seille) et la demeure de l’intendant. L’église abbatiale Notre-Dame a disparu. Malgré les destructions causées par la Révolution française, dont la perte d’une partie des archives, l’existence de l’abbatiola (petite abbaye) est mentionnée avec certitude en 869. La tradition continue d’attribuer cette fondation au « patrice » Norbert et son épouse Eusebia entre 662 et 673. Alors qu’il chassait sur le plateau un de ces jours d’hiver où le brouillard aveugle le cavalier, Norbert vit son cheval s’emballer pour une course folle. Croyant sa dernière heure arrivée, il eut la surprise de sentir son cheval se cabrer et s’arrêter net au bord de ce qu’il devina être un précipice redoutable. Convaincu d’un miracle, il fit le serment de bâtir sur le lieu même une abbaye.
L’abbaye de bénédictines se sécularise au 13e siècle et les chanoinesses doivent justifier de 16 quartiers de noblesse. L’abbaye a accueilli jusqu’à 25 « dames » et fut rattachée à Saint-Claude en 1698. Ses richesses ont engendré une architecture de qualité, par exemple la maison du Domaine Berthet-Bondet qui date du 16e siècle.
Dépendante de l’abbaye, l’église paroissiale Saint Pierre est représentative des mutations architecturales franc-comtoises des 12e-16e siècles. Selon l’abbé Pierre Lacroix, l’édifice « quoiqu’il en soit de ses énigmes (dont l’absence de transept)…, s’impose par son architecture sans concessions. Les gaucheries techniques n’enlèvent rien à l’atmosphère créée par l’alliance du premier art roman et du premier gothique ». Restaurée, précédée d’une placette (à l’emplacement de l’ancien cimetière), l’église est couverte en laves, surmontée d’un clocher du 12e siècle et flanquée d’une tourelle avec escalier à vis. L’ordonnance intérieure est à découvrir ainsi que le trésor d’objets sacrés médiévaux.
Une cité protégée entre l’enclos abbatial et le château comtal
La cité s’inscrit encore dans les anciennes fortifications, aujourd’hui dissimulées sous la végétation. Leur tracé partait de l’ancien château jusqu’au rebord du promontoire où se situaient quatre portes (disparues).
Les vestiges du donjon, appelé à tort Tour de Charlemagne ou de Charles-le-Chauve, correspondent à l’une des quatre tourelles d’angle rondes du château construit sur un plan carré caractéristique du 13e siècle. Malgré des murs de 2 mètres d’épaisseur, un fossé de 15 mètre de large, la présence d’un gouverneur et de troupes, l’ancienne forteresse a cédé devant l’artillerie d’Henri IV en 1595.
Le domaine se situe juste à côté de cette tour.
La cité était située au centre de la chatellenie « Chastel Charlon » des comtes de Bourgogne et dotée de franchises. Elle regroupait près de 700 habitants vers 1600 dont nobles et bourgeois. Une vie faste s’y déroulait avec foires et marchés.
L’atmosphère médiévale du lieu tient surtout à l’aspect sinueux et pavé des ruelles, à la taille peu élevée des maisons. Leur harmonie générale, couleur ocre ou grise, est en accord avec le terroir. L’architecture date des 16e-18e siècles. L’habitat vigneron prédomine : construit sur cave voûtée, avec descente de cave sur rue, façades et bancs de pierre, portes cintrées ou décorées, toitures grises ou roses, de lave ou de tuile plate. Croix et oratoires ponctuent aussi chemins et belvédères.
Depuis plus de trente ans, forte de 160 habitants, la communauté villageoise se mobilise pour valoriser et animer cette cité au charme tant apprécié (association les Amis de Château-Chalon, opérations de réhabilitation).
• La Maison de la Haute Seille – tourisme à Château-Chalon
www.tourisme-chateauchalon.fr
• Office de Tourisme Côteaux du Jura
www.tourisme-coteaux-jura.com
+33 (0)3 84 24 65 01
• Site officiel du tourisme du Jura
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